Pays de la Déodatie
Saint Deodat
Le saint homme a donné son nom à un modeste chemin montagnard qui reliait autrefois la plaine d'Alsace entre Sélestat et Colmar à la place du vieux marché de Saint-Martin, proche du Petit-Saint Dié : il passe à proximité de sources et de fontaines car le bonhomme fait surgir les eaux de la terre en tapant avec son grand bâton. Il donne ainsi son nom au col du Bonhomme et au village du Bonhomme, appelé Diedelshausen en allemand ou Diedeler par les mineurs allemands qui œuvrent dans les mines d'argent du duc de Lorraine au début du xvie siècle.
La Ville de Saint-Dié des Vosges
Généralités
Saint-Dié-des-Vosges (appelée Saint-Dié jusqu'en 1999) est le chef-lieu du Pays de la Déodatie et d’arrondissement du département des Vosges. Située dans la région historique et culturelle de Lorraine, la commune fait maintenant partie de la région administrative Grand Est. Ses habitants sont appelés les Déodatiens.
Marraine de l'Amérique
C’est à Saint-Dié, au sein du gymnase vosgien, que fut publié en 1507 le planisphère de Waldseemüller qui contient la première mention du mot « America » (francisé en Amérique), nom donné en l’honneur de l’explorateur Amerigo Vespucci, sur une carte intitulée « Universalis Cosmographia ».
C’est ainsi que la ville s’honore encore du titre de Marraine de l’Amérique.
Histoire
Chef-lieu d’un ban mérovingien sur un coude remarquable de la vallée de la Meurthe, la ville de Saint-Dié-des-Vosges s’est pérennisée par de prestigieux monastères et sanctuaires chrétiens, accueillant pèlerins et malades. Si au XIIe siècle, l’église Saint-Dié, érigée en chapitre et ses chanoines essaient de fonder une ville autour de leur collégiale et commencent à l’entourer de murailles et de tours, c’est au siècle suivant que la ville basse-lorraine naît véritablement par une association entre le duc de Lorraine et la collégiale.
Après l’incendie du 27 juillet 1757 au centre-ville, la grand’rue est reconstruite sous Stanislas, duc de Lorraine à titre viager. Un urbanisme français rectiligne promeut artères et ponts, ainsi la rue Stanislas, la rue des Trois-Villes, le Grand Pont.... La ville se développe avec la route des autorités françaises. Centre de subdélégation, elle rassemble administrations forestières, justices et surtout évêché érigé en 1777.
La ville a également beaucoup souffert des bombardements lors de la Seconde Guerre Mondiale.
Personnalité
JULES FERRY est né à Saint-Dié le 5 avril 1832.
En 1870, après la chute du Second Empire, dont il était opposant, il est membre du gouvernement provisoire et, pour quelques mois, maire de Paris. C'est dans le cadre de cette dernière fonction qu'il contribue à réprimer les insurgés de la Commune de Paris.
Plusieurs fois ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts entre 1879 et 1883, il est l'auteur des lois restaurant l'instruction obligatoire et gratuite. Ainsi vu comme le promoteur de « l'école publique laïque, gratuite et obligatoire », il est considéré après sa mort comme l’un des pères fondateurs de l'identité républicaine.
Il est enterré à Saint-Dié, face à la Ligne Bleue (nom qu'il a donné aux crêtes des Vosges) comme il l'avait toujours désiré. Sa tombe est visible au cimetière de la ville.
Economie
La commune a connu un essor industriel entre 1830 et 1890. Elle est connue pour sa braderie à la fin septembre, héritière de ses foires d’automne. Le Festival international de géographie a été fondé en 1989 par une association privée, présidée par le maire. Il s’agit de fêter début octobre la discipline « géographie » avec salons, conférences, manifestations et des prix de reconnaissance, en particulier le prix Vautrin-Lud couronnant une carrière de chercheur et des classements de participation à l’exposition des posters scientifiques.
Quelques curiosités déodatiennes
La Tour de la Liberté
à venir.
L'usine Le Corbusier
à venir.
La Cathédrale Saint-Dié
à venir.
Le musée Pierre Noël
à venir.
Le Kemberg
Le massif du Kemberg fait de grès est situé entre Saulcy-sur-Meurthe et Saint-Dié-des-Vosges. Le massif comporte de nombreuses roches naturelles : roche Saint-Martin, roche du Kiosque, roche de l'Enclume... et la roche d'Anozel qui est le sommet le plus élevé à 761 m d'altitude.
La Cascade des Molières
à venir.
L'Ormont, une terre de légendes
L' Ormont est une montagne d'élévation modeste située dans les Vosges gréseuses, couverte d'une vaste forêt de résineux au XXe siècle. Ce massif orienté a servi de gigantesque balise au sud de la voie des Saulniers qui permettait autrefois de franchir en ligne droite la montagne pour gagner la plaine d'Alsace à Ebersmunster.
Il culmine à près de 900 m d'altitude. Il est entouré par les villes de Saint-Dié des Vosges et par Nayemont-les-Fosses, entre autre. Il est le point culminant de la Déodatie et offre de magnifiques panoramas aux randonneurs qui s'y rendent, notamment à la Roche d'Ormont (photo ci-contre).
Terre des fées et des lutins
Il faut bien dire que le décor se prête aux légendes et contes de toutes sortes, vous ne serez donc pas étonnés si je vous dis que les lieux seraient hantés par de bonnes fées et de vilains lutins farceurs...
Un légendaire Chariot d'Or
L’étonnante Roche du Chariot est au cœur d’une légende qui ravirait n’importe quel chasseur de trésors ! En effet ces pierres, qui ont tout l’air d’avoir été façonnées par la main de l’homme, ressemblent à ce qui pourraient être les restes d'un chariot...
La Roche des fées
Les légendes ont laissé leurs traces sur le massif, on retrouve d’ailleurs la Roche des Fées à l’Ormont. Selon une croyance, l’entrée du palais de ces sublimes créatures se trouverait dans une grotte sous l’une des roches.
Des Sabbats de sorcières à l'Ormont
Les Sorcières, nous en avons déjà parlé ici ensemble dans de nombreux sujets, en Lorraine et ailleurs, beaucoup de femmes (et parfois des hommes) ont été accusées par des idiots...
Le Camp Celtique de la Bure
✓ Des traces de notre passé Gallo-romain
Site de hauteur installé sur un promontoire en grès, le camp celtique de la Bure, près de Saint-Dié-des-Vosges appelé « camp des Romains » par les populations paysannes d’autrefois, est un lieu d’observation remarquable des environs ou un point éminemment visible s’il est dénudé de couverture végétale.
Il est également un lieu de promenade en famille très agréable au milieu des résineux et des roches Vosgiennes. Le camp de la Bure dominait la via salinatorum, ou voie des Saulniers, qui passait au nord en ligne droite d’Étival à Saales.
Une statue d’un Jupiter à l’anguipède, sur un socle monumental, pouvait constituer une balise symbolique ou un phare allumé pour orienter le voyageur. Le plateau aujourd’hui forestier est partagé entre la commune de Saint-Dié-des-Vosges et celle d’Hurbache.
Le site fut occupé dès l’époque néolithique entre 3500 et 2000 avant notre ère, puis réoccupé de 70 à 352 après Jésus-Christ sans que l’on s’explique cette interruption de 2000 ans. Le camp était protégé par une terrasse périphérique et des remparts. Il fut cependant détruit lors d’une invasion germanique du milieu du lVe siècle (352-357). Les occupants de La Bure se livrèrent à une activité métallurgique dès l’époque de La Tène III, dernière période de l’indépendance gauloise.
✓ Un site archéologique
Les nombreuses découvertes témoignent de l’importance de cette activité pendant la seconde occupation qui recouvre la période de la paix romaine : enclumes, haches, ciseaux à bois, burins, marteaux, lingots, scories, etc…
Le sol a livré également une quantité considérable de pièces de monnaies, plus de mille, tant gauloises que romaines, datant essentiellement du 1er siècle avant Jésus-Christ et des IIIe et IVe siècles de notre ère.
Selon M. Georges Tronquart, directeur du chantier des fouilles, une centaine de personnes auraient vécu dans le camp en temps de paix. Elles habitaient des maisons rectangulaires en bois, pavées et couvertes de chaumes, regroupées au centre du camp. Lors des invasions et en cas de danger, les habitants des environs venaient trouver un refuge au camp. La population augmentait alors considérablement. Le camp de la Bure fut détruit par les alamans en l’an 352. Le silence s’installe alors et la forêt envahit le camp inoccupé.
Les sites de vieilles croyances païennes deviennent, au VIIème siècle, le symbole de lieux maudits pour les moines fondateurs des abbayes de Senones, Etival, Saint-Dié et Moyenmoutier. le passé devient légende. Le camp celtique fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le 6 août 1982.
Le périmètre des versants et abords nord-est, aux lieux-dits Tête du Villé et Rein de Champ Cote, fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le 5 avril 1993.
L’accès se fait par le quartier de Saint-Dié-des-Vosges, la Pêcherie, sortie 12 en venant de Nancy par la N59 et sortie 14 en venant de Saint-Dié-des-Vosges.
Situé à 16 km de Raon l'Etape, accès possible à vélo via Moyenmoutier, Denipair.
(Merci à "Aventure Rando Olivier" pour les magnifiques photos)